Trente-quatre

Son moment préféré était toujours l’aurore. Même si elle avait lu tard, elle ouvrait les yeux à 4 heures du matin. De son côté, même s’il s’était couché tôt, Michael dormait toujours du sommeil du juste jusqu’à 9 heures, à moins qu’on ne le secoue comme un prunier ou qu’on ne lui crie dans les oreilles.

Parfait. Cela lui laissait du temps pour la tranquillité que son esprit lui réclamait. Elle n’avait jamais connu un homme qui l’acceptât aussi totalement. Pourtant, il y avait des moments où elle avait besoin de s’isoler.

— Je veux passer le reste de mes jours avec toi, lui chuchota-t-elle à l’oreille en passant ses doigts dans la barbe naissante de son compagnon. Mon esprit et mon corps ont besoin de toi.

Aucun risque de le réveiller.

C’était une heure formidable pour se promener dans les rues désertes. Le soleil se levait à peine, les écureuils couraient sur les branches des chênes et les grilles scintillaient de rosée. Le ciel était marbré de rouge.

La maison était fraîche à cette heure-là et, ce matin, elle en était particulièrement contente car le climat de la région commençait à lui peser. Et elle avait une tâche pénible à accomplir.

Elle aurait dû le faire plus tôt mais elle avait volontairement relégué cette corvée dans un coin de son cerveau pour profiter des bonnes choses qui s’étaient offertes à elle.

En montant l’escalier, elle s’aperçut qu’elle était impatiente. Un petit frisson d’excitation la prit par surprise. Elle entra dans l’ancienne chambre de maître, celle de sa mère, et se dirigea vers la table de chevet au dessus de marbre où elle avait laissé la bourse contenant les pièces d’or. L’écrin était toujours là, lui aussi. Malgré les allées et venues, personne n’avait osé y toucher.

Elle observa les pièces. Dieu seul savait d’où elles provenaient. Elle prit le sac et l’écrin et les descendit dans sa pièce favorite, la salle à manger.

La douce lumière du matin commençait à percer à travers les carreaux sales. Une bâche recouvrait à moitié le plancher et une immense échelle double attendait dans un coin.

Elle repoussa le napperon couvrant la table, ôta le morceau de tissu protégeant une des chaises et s’assit en posant ses trésors devant elle.

— Tu es là, murmura-t-elle. Je sais que tu es là. Tu m’observes. Elle sortit une poignée de pièces et les étala pour mieux les contempler à la lumière. Des pièces romaines, pas besoin d’être un expert pour le deviner. Et là, une pièce espagnole dont les chiffres et les lettres étaient extraordinairement lisibles. Elle fouilla dans le sac et en extirpa d’autres trouvailles. Des pièces grecques ? Elle n’en était pas certaine. Elles étaient un peu collantes à cause de l’humidité et de la poussière. Elle avait envie de les astiquer. Elle se dit subitement que ce serait un petit travail idéal pour Eugenia.

Au moment où elle souriait à cette idée, il lui sembla entendre un bruit. Un vague bruissement. Michael aurait dit que c’était le bois qui chantait. Elle n’y prêta pas attention.

Elle rassembla les pièces et les replaça dans la bourse, qu’elle mit de côté. Elle prit la boîte à bijoux. C’était un objet très ancien, rectangulaire, aux gonds ternis. Le velours était complètement usé par endroits et l’on apercevait parfois le bois en dessous. C’était une boîte profonde munie de six compartiments.

Les bijoux étaient tout mélangés : boucles d’oreilles, colliers, bagues et broches étaient emmêlés. Au fond de la boîte, comme autant de petits cailloux, se trouvait ce qui semblait être des pierres brutes. Etaient-ce des rubis, des émeraudes véritables ? Elle avait du mal à le croire. Elle aurait été incapable de distinguer une vraie perle d’une fausse, ni l’or massif du plaqué. Mais les colliers étaient de véritables objets d’art, talentueusement fabriqués. En les touchant, elle se sentit pleine de respect, mais aussi de tristesse.

Elle pensa à Antha se hâtant dans les rues de New York avec une poignée de pièces à vendre. Elle pensa à sa mère assise sur le fauteuil sous le porche, de la bave coulant sur son menton, avec toute cette fortune à sa portée et le collier Mayfair autour du cou, à la façon d’un colifichet de pacotille.

L’émeraude Mayfair. Elle n’y avait pas repensé depuis le premier soir, lorsqu’elle l’avait rangée dans le vaisselier. Elle se leva et se rendit dans l’office, où elle trouva le petit coffret en velours, juste là où elle l’avait laissé, entre les tasses et les soucoupes de valeur.

Elle retourna à la table, posa l’objet et l’ouvrit avec précaution. Le joyau des joyaux : grand, rectangulaire, luisant merveilleusement dans sa monture d’or.

Le premier soir, cet objet lui avait paru irréel et légèrement répugnant. Maintenant, elle avait l’impression qu’il était une chose vivante ayant une histoire à raconter. Elle hésita à le sortir du coffret. Il ne lui appartenait pas. Il appartenait à celles qui avaient cru en lui et l’avaient porté avec fierté. Celles qui avaient voulu Lasher.

L’espace d’un instant, elle eut envie d’être des leurs. Elle essaya de refouler cette idée mais c’était bien ce qu’elle ressentait : l’envie d’accepter de tout son cœur la totalité de l’héritage.

Voilà qu’elle appelait le diable, comme une sorcière, maintenant ! Elle rit doucement.

Il lui vint pour la première fois à l’esprit qu’il n’était pas juste de le considérer comme son ennemi juré avant même de l’avoir rencontré.

— Qu’attends-tu ? demanda-t-elle tout haut. Tu es chez toi ici. Et tu es là. Tu m’écoutes et tu m’observes.

Elle se carra sur sa chaise, laissant courir ses yeux sur les fresques murales qui prenaient vie sous le soleil naissant. Pour la première fois, elle y distingua une femme minuscule et nue dans l’encadrement d’une fenêtre de la maison de plantation. Et une autre assise sur la rive vert foncé du petit lagon. Cela la fit sourire, comme si elle avait découvert un secret. Elle se demanda si Michael avait vu ces deux beautés couleur fauve. Cette maison était remplie de choses à découvrir, de la même façon que son jardin triste et mélancolique.

Derrière les fenêtres, le laurier-cerise se mit à se balancer dans la brise, comme si un vent agitait ses branches rigides et sombres. L’arbre se mit à battre contre la balustrade du porche, à frotter contre le toit au-dessus puis redevint calme, le vent semblant s’éloigner vers le lagerstroemia distant.

La façon dont les hautes branches minces, parsemées de fleurs roses, se laissaient prendre par cette danse était enchanteresse. L’arbre entier se mit à battre contre le mur gris de la maison voisine, laissant tomber une pluie de feuilles pommelées. On aurait dit une lumière s’éparpillant en minuscules morceaux.

Ses yeux s’embrumèrent légèrement. Elle était consciente de la relaxation de ses membres et de s’enfoncer dans une vague torpeur. Elle se laissait prendre par la danse de l’arbre et par la pluie verte qui tombait du laurier-cerise.

Soudain, elle se rendit compte que le mouvement des branches n’était pas naturel.

— Toi ! murmura-t-elle.

Lasher était là, au milieu des arbres, de la même façon qu’il apparaissait à Deirdre à la pension. Et Rita Mae qui n’avait jamais compris la description qu’elle avait faite à Aaron Lightner !

Elle s’était raidie sur sa chaise. L’arbre s’inclinait vers elle puis reprenait sa place avec grâce, ses branches masquant complètement le soleil. La pièce était devenue chaude et Rowan manquait d’air.

Elle ne se souvenait pas de s’être levée mais elle était maintenant debout. Oui, il était là. C’était forcément lui qui faisait bouger les arbres. Aucune force naturelle n’aurait pu les faire bouger ainsi. Elle sentit les poils de ses bras se hérisser et une vague de froid sur sa tête, comme si quelqu’un la touchait.

— Pourquoi ne parles-tu pas ? Je suis seule.

Comme sa voix avait un timbre étrange ! Mais d’autres sons parvinrent à ses oreilles. Un camion s’arrêta et des voix se firent entendre dehors. Les ouvriers. Ils poussèrent la grille qui grinça. Elle attendit, la tête penchée, et entendit tourner la poignée de la porte.

— Bonjour docteur Mayfair !

— Bonjour Dart. Bonjour Rob. Bonjour Billy.

Des pas lourds montèrent l’escalier. Elle entendit encore la vibration de l’ascenseur que l’on faisait descendre puis le bruit de la portière en cuivre que l’on ouvrait.

Elle se retourna nonchalamment, rassembla tous ses trésors et les porta dans le tiroir du vaisselier, là où elle avait retrouvé le linge de maison moisi. La vieille clé était toujours dans la serrure. Elle la tourna et la mit dans sa poche.

Puis elle sortit lentement de la maison, mal à l’aise, abandonnant les lieux aux ouvriers.

A la porte, elle se retourna pour regarder en arrière. Plus de brise dans le jardin. Pour s’assurer de ce qu’elle avait vu, elle fit demi-tour et prit le sentier contournant le porche où sa mère avait passé sa vie et longea la galerie de service qui courait le long de la salle à manger.

C’était le silence absolu.

— Qu’est-ce qui t’empêche de me parler ? murmura-t-elle. Tu as peur ?

Aucun mouvement. La chaleur montait des dalles sous ses pieds. Des nuages de moucherons microscopiques s’agglutinaient dans l’ombre. Les grands lys blancs assoupis s’inclinaient vers elle et un craquement sourd attira son regard vers les profondeurs du jardin : dans un recoin sombre, la haute tige d’un grand glaïeul violet, après s’être courbée, se remettait maintenant en position verticale, comme après le passage d’un chat pressé.

Elle ne pouvait en détacher ses yeux. Les paupières alourdies par la chaleur, elle chassa de la main un nuage de moucherons. La fleur n’était-elle pas en train de grandir ?

Non. Le haut de la tige était simplement brisé. Elle trouva la fleur monstrueusement énorme mais ce n’était peut-être qu’une impression : la chaleur, le calme, l’arrivée soudaine des ouvriers comme des intrus dans son domaine, juste au moment où elle se sentait vraiment en paix. Elle était probablement contrariée.

Elle sortit un mouchoir de sa poche et s’essuya les joues avant de reprendre le chemin de la grille. Elle était troublée, confuse. Elle se sentait coupable d’être venue seule et se demandait si quelque chose de non naturel venait de se produire.

Tous ses projets pour la journée lui revinrent. Tant de choses à faire ! Michael devait tout juste se lever. Si elle se dépêchait, elle pourrait prendre son petit déjeuner avec lui.

Le lien maléfique
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